Ponthion dans les annales

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Quod cum nuntiatum Pippino fuisset, magno repletus est gaudio, filiumque suum primogenitum Carolum obviam ei ire precepit ipsumque cum honore ad presentiam eius in villa quae dicitur Pons-Hugonis adducere iussit.¹

Quand Pépin entendit cela, il se réjouit et envoya Charles,  son fils premier né, à sa rencontre, pour qu'il l'accompagne avec honneur jusqu'en son palais de Ponthion.

¹ Der Bericht der Annales Mettenses priores
MGH SS rer. Germ. in usum scholarum [10], hg. von B. Simson, 1905 S. 44f.

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Ipseque in palatio suo, in loco qui vocatur Ponticone, ad fere trium milium spatium, descendens de equo suo, cum magna humilitate terrae prostratus, una cum sua coniuge, filiis et optimatibus, eundem sanctissimum papam suscepit.²

Il (Pépin) quitta son palais, situé au lieu nommé Ponthion, pour aller à sa rencontre à plus de trois milles, et descendant de cheval avec grande humilité, comme un écuyer,  accompagna la monture du saint pape au long du chemin;...

² Der Bericht des "Liber pontificalis"
hg. von L. Duchesne, 1, 2, 1886 S. 447f

Histoire du palais de Ponthion, Résumé exclusif par le Professeur Pierre Riché

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Le 6 janvier 754 Pepin-le-bref roi de Francie depuis trois ans, accueille le pape Etienne II au palais de Ponthion.

C'est la premiere fois qu'un pape traverse les Alpes et vient chez les "Barbares". Il est vrai qu'il se dérange pour chercher une aide contre les Lombards qui menacent Rome.

Le roi va au devant du pape accompagné de son fils le jeune Charles, futur Charlemagne. Il conduit le pape en tenant la bride de son cheval comme l'avait fait disait-on autrefois a Rome l'empereur Constantin lorsqu'il avait accueilli le pape Sylvestre I.

L'entretien eut lieu le lendemain dans le vieux palais, vieux car il datait au moins du VIe siecle. En effet Grégoire de Tours nous dit que le roi Sigebert l'Austrasien l'occupait, et nous savons que Thierry IV promulga en ce lieu un diplome en 726.

Si Carloman fils de Pepin-le-bref occupa le palais en 769, son frère Charlemagne y vint peu.

Au contraire les annales de St-Bertin mentionnent onze fois Ponthion sous le règne de Charles-le-chauve. Devenu empereur en 875, Charles-le-chauve réunit une grande assemblée à Ponthion en 876. C'est également dans le palais que Charles-le-gros fut reconnu roi en 885.

Autour du palais s'étendait un grand domaine rural, d'une part ce qu'on appelle la "réserve"  seigneuriale, d'autre part les tenures cultivées par les colons. Des champs de céreales, des prairies et même un vignoble, étaient d'un grand rendement.

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Le palais était sans doute construit en grande partie en bois,  si bien qu'il est difficile d'en retrouver les restes, mais rien n'est impossible aux archéologues.

Pierre Riché

Mémoires de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne

Tome LXXXV, Année 1970 - Faits de l'histoire de Ponthion.

Ponthion, village des bords de la Saulx, entre les deux confluents de cette rivière avec l'Ornain et la Marne, est désigné par Grégoire de Tours comme un lieu de détention d'otages et de prisonniers sous le règne de Brunehaut. Il devient une villa souvent citée à partir de Charles Martel en 726, six ans avant la bataille de Poitiers...

Trajet du pape Etienne II durant l'hiver 753/754

Trajet pontifical

En 754, le 6 janvier, l'entrevue du pape Etienne II et de Pépin le Bref, à laquelle assistait Charlemagne alors agé de onze ans et d'où sortit l'établissement du pouvoir temporel des papes eut lieu "dans l'oratoire du palais"...

Charles le Chauve vint souvent à  Ponthion, qui était devenu une résidence frontalière et il y a signé plus de vingt diplômes. La villa commandait la route de Germanie et le passage fluvial propice à la perception des impôts sur les marchandises... et il s'y construisit une aula, une salle , pour tenir de grandes assemblées...

En 875, Louis le Germanique, profitant de son absence, y était accouru pour recevoir les hommages de la noblesse austrasienne. Charles ne tarda pas à revenir. Il rapportait de Rome, où le pape Jean VIII l'avait couronné empereur, le corps saint du pape Corneille.  Il s'arrêta à Ponthion avec la précieuse relique et y réunit un concile ... Ce concile tint huit sessions du 21 juin au 16 juillet 876

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En 952, Louis d'Outremer détruisit Ponthion au cours de la guerre civile qu'il mena contre Heribert de Vermandois